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Un été à Tokyo
29 juin 2007

... et premiers repas.

La nourriture est quelque chose de très important pour les Chinois. En offrande, sur l'autel des ancêtres, ce sont  des plats, du riz et des fruits que l'on place à côté de l'encens. Un huitième de sang chinois et un huitième de sang japonais coulent dans mes veines vietnamiennes. Je me rends compte ici, plus que jamais, avoir hérité de ce côté gourmand. Quand j'étais petite, mes parents me racontaient qu'à Hong Kong, on trouvait des échoppes et des restaurants ouverts 24/24h. Ca me fascinait! J'avais envie de faire le voyage rien que pour voir ça, et goûter à ces plats. Et bien au Japon, c'est pareil: on est constamment entouré de nourriture. Il est impossible de mourir de faim, pour peu qu'on ait quelques yens en poche!

J'ai déjà mentionné les bento des combini, l'occasion de notre tout premier repas à Tokyo. Ca avait beau être des plats bon marché, réchauffés au micro-ondes dans leur barquette en plastique, nous avions l'impression de faire un festin, tant la formule était exotique (je ne connais qu'un seul traiteur japonais à Paris qui vend des bento, quatre ou cinq fois plus cher qu'ici).

Le lendemain midi, à Akihabara, nous avons testé un petit restaurant dont le principe est le suivant: on choisit et on paye son plat à un distributeur automatique qui délivre un ticket; on donne ce ticket au serveur qui transmet la commande en cuisine et qui nous sert les plats quelques minutes après seulement. Une sorte de fast food japonais, où l'on mange un bol de riz avec des tranches de poisson cru pour environ 800 yens (4,80 euros). Dès que nous passons la porte, le serveur nous souhaite aimablement la bienvenue, comme le veut l'usage. Depuis les cuisines, en écho, les autres membres du personnel font de même sans nous voir ni être vus par nous. De leur côté, les salary men entrent, s'assoient, commandent en donnant leur ticket, mangent et repartent sans dire un seul mot.

013Restaurant_chirashi

Le soir, nous sommes allés à Shinjuku, lieu que j'associe immédiatement au manga City Hunter (Nicky Larson au Club Dorothée). Nous avons traversé le Kabuki-chô, le fameux quartier chaud, qui reste tout à fait fréquentable pour le passant lambda. On ne devine pas toutes les perversions diverses et autres plaisirs qui peuvent se trouver derrière les façades (surtout quand on ne comprend pas ce qui est écrit sur les devantures). wink

Kabukicho_019 Kabukicho_018

A proximité de la gare, il existe un petit passage étroit hors de l'espace et du temps, qui s'appelle Omoide-yokochô (la ruelle des souvenirs). La modernité à l'occidentale n'a pas encore réussi à percer jusqu'ici et c'est tant mieux. Les gargotes qui s'y trouvent ont un aspect authentique, populaire et désuet qui ne manque pas de charme.

OmoideYokocho_007 OmoideYokocho_010 OmoideYokocho_011 OmoideYokocho_012

On s'assoit au comptoir au coude à coude avec ses voisins et on désigne les plats que l'on souhaite à la serveuse. Attention: autant les brochettes sont bon marché, autant le riz et les boissons font grimper la note sans qu'on s'en aperçoive. C'est le problème de ne pas comprendre un menu sans photos écrit en japonais! Nous nous sommes néanmoins régalés de yakitori et autres grillades avant de rentrer chez nous à pied.

Rien de tel pour humer l'air d'une ville que d'y marcher en oubliant les transports en commun. Le hasard nous fait croiser une très agréable allée entourée de verdure et éclairée à la lanterne. Comme les buildings et les néons semblent loin tout d'un coup! Dans un coin, une diseuse de bonne aventure a installé son tabouret et sa table basse. Elle lit les lignes de la main d'un jeune homme entouré de ses amis, sérieux et attentifs. Plus nous nous éloignons de Shinjuku, plus les rues deviennent calmes. La promenade est vraiment plaisante. Nous nous faisons la réflexion que Tokyo est une ville beaucoup plus accessible que ce à quoi nous nous attendions. Nous nous étions préparés à un choc culturel, à avoir du mal avec les habitants en raison de la barrière de la langue, mais l'intégration se fait de façon très naturelle. Peut-être parce que nous découvrons le pays à hauteur d'homme, et non à hauteur de bus touristique?

Les Japonais sont beaucoup plus humains et attachants que les clichés qu'ils peuvent véhiculer. Pas un instant nous n'avons souffert par exemple du soi-disant racisme des Japonais envers les gaijin (les étrangers) ou envers les couples mixtes. Nous avions lu que les villes japonaises étaient bruyantes, que les oreilles étaient tellement sollicitées que ça en devenait fatigant. Ah bon? Ce qui nous frappe, au contraire, c'est le calme des Japonais, leur côté introverti et mesuré, et l'absence d'agressivité même au milieu de la foule. Il y a un sens inouï du service ici, et je ne parle plus des commerçants mais des gens dans la rue. Nous ne restons jamais longtemps livrés à nous-mêmes lorsque nous hésitons à la croisée d'un chemin, un plan à la main: il y a toujours quelqu'un pour se proposer de nous aider à nous orienter. Ca fait du bien, mine de rien! smile

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Commentaires
S
Génial ! On s'y croirait, j'ai plus qu'une envie : voir ça de mes propres yeux (pour ce soir je me contenterais de sushis mais un jour ^^) <br /> <br /> Merci pour ce super blog que je place dès maintenant dans mes favoris. Bonne continuation ;)
S
Je pars au Japon en septembre et quelle plaisir de te lire. Cela me donne plein de conseils avant de partir. Merci à toi.
L
Miam! ça me donne faim tout ça. Et c'est rassurant de lire que les japonais ne sont pas aussi indifférent et froids que la rumeur le dit. <br /> T'as du sang japonais, chinois et vietnamien; voilà pourquoi t'es si jolie:flower: (je t'ai appercu sur une photo de DCP)
R
ah la la.... Ca fait réver! <br /> <br /> Amabilté, serviabilité, Tout ce que je regrette de ne pas/plus trouver en France, pays où les êtres humains sont de plus en plus individualistes...<br /> <br /> Je crois que l'un de mes prochains voyages sera le Japon!
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