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Un été à Tokyo
1 août 2007

Prendre un bain chaud à l'époque d'Edo...

L'Oedo Onsen Monogatari se définit comme le premier et seul parc thématique de Tokyo consacré au onsen (bain thermal japonais), dans un décor évoquant l'époque d'Edo (nom porté par Tokyo de 1600 environ à 1868, et nom de cette période de l'Histoire japonaise). Ouvert de 11h du matin à 9h du matin le jour suivant, il offre non seulement plusieurs bains d'eau chaude dont des bassins de véritable eau thermale pompée d'une source située à 1400 mètres de profondeur, mais également toute une gamme de soins corporels (massages etc., de jour uniquement), plusieurs restaurants et des espaces pour passer la nuit. Un pote (Marco, si tu passes par là! wink ) m'ayant recommandé les lieux, je suis curieuse de tenter l'expérience!

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A cette heure, il n'y a pas un chat à l'entrée du bâtiment...

Dès l'entrée, comme dans de nombreux lieux au Japon, il faut retirer ses chaussures et les mettre dans un casier. Nous réglons à la caisse le tarif soirée (1900 yens pour une arrivée après 18h, soit 11,40 €) additionné au supplément de nuit (1500 yens si on reste après 2h du matin, soit 9€) - zut, moi qui croyais qu'on ne s'acquitterait que du tarif nuit! On nous remet un bracelet à code barre qui pourra nous servir de moyen de paiement à l'intérieur. C'est le moment de choisir le motif du yukata que nous porterons dans l'enceinte du complexe, car il nous faudra également laisser nos vêtements civils dans un second casier. Nos chemins se séparent le temps de se changer, chacun dans son vestiaire respectif. Les onsen ne sont plus mixtes depuis que les Occidentaux ont imposé leur influence au Japon, au 19ème siècle...

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Les casiers portent des motifs tirés des estampes de Hokusai.

Le contact frais du parquet fait déjà du bien à mes pieds endoloris! Pieds nus et vêtue d'un yukata bleu et vert, je gagne l'espace central mixte. Thématisé comme un village traditionnel idéalisé avec ses lanternes, sa tour de guet, son petit pont de bois et son Mont Fuji à horizon, plongé dans un crépuscule permanent (ou est-ce une aube?), il propose diverses échoppes malheureusement fermées la nuit.

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Pas beaucoup de chats non plus dans le village...

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Un tengu (divinité reconnaissable à son long nez) veille.

Anachronisme flagrant mais élément qui semble indispensable à la détente des Japonais: une petite salle d'arcades destinée aux enfants, qui diffuse en boucle une petite musique particulièrement entêtante dans ce silence feutré!

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Mickey et Stitch à l'époque d'Edo... Mais bien sûr... :p

Pierre et moi nous rejoignons un moment dans cet espace mixte, avant de nous séparer à nouveau pour aller nous baigner. Dommage que nous ne puissions pas vivre cette expérience ensemble, mais bon... sad3

Me voilà dans un nouveau vestiaire pour femmes: ici, on se déshabille et on laisse ses dernières affaires dans un troisième casier. La maison fournit une grande serviette de bain et une petite qui sert à masquer son intimité, puisque les onsen s'apprécient en tenue d'Adam et d'Eve. Tout le nécessaire de toilette est également à disposition (brosse à dents jetable, brosse à cheveux stérilisée entre deux utilisatrices, savon, shampoing, crème hydratante, sèche-cheveux...). Ainsi, nul besoin d'apporter ses affaires, on peut venir au Oedo Onsen Monogatari les mains dans les poches! wink

J'entre enfin dans la salle des onsen proprement dite. Déception: fini l'époque d'Edo, on se retrouve dans un immense hangar aussi thématisé qu'une piscine municipale. C'est propre, mais c'est froid! Seules deux ou trois femmes partagent avec moi le silence et le calme des lieux. L'usage (obligatoire) est de se laver et de se rincer soigneusement avant d'entrer dans les bains, qui doivent rester d'une propreté irréprochable. On peut prendre une douche debout, à l'occidentale, ou bien à la japonaise, assis sur un tabouret - ce que je choisis, histoire de faire ma Japonaise jusqu'au bout. tongue

Autant le décor est austère, autant le bain chaud en soi est un régal. J'en rêvais depuis celui du Shojoshin-in, au Mont Koya! L'eau est à 38 ou 40 °C, c'est parfait pour se détendre. Je passe d'un bassin à l'autre pour les tester: bain à remous, bain à bulles ultra-fines, bain enrichi en minéraux... * soupir de plaisir *

Je termine par le bain (très) froid afraid: c'est excellent pour la circulation sanguine! Petite douche à l'occidentale pour me rincer, puis je vais me sécher les cheveux et me bichonner devant une des coiffeuses à notre disposition dans la salle d'à côté. fillette01

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Les restaurants du complexe; quelques noctambules devant le seul resté ouvert la nuit.

A nouveau, je retrouve Pierre dans le "village". Nous convenons de déposer quelques affaires dans nos casiers respectifs et de nous retrouver à l'étage dans la partie dortoirs. Mais quand je m'y rends quelques minutes plus tard, je ne vois pas mon homme. Où est-il passé? confused Tout en le cherchant, j'explore les lieux: des toilettes (avec les chaussons qui vont bien), un espace fumeurs, des distributeurs (boissons, snacks chauds et froids), des fauteuils massants (payants), un grand dortoir mixte et un plus petit exclusivement réservé aux femmes (particulièrement calme). C'est donc ici que se trouvent les clients de l'établissement! Autant le village et les bains étaient déserts, autant les dortoirs sont remplis aux trois quarts par des Japonais somnolents ou endormis (d'ailleurs, ça ronfle dans tous les coins du dortoir mixte, et les bouchons d'oreille vont cruellement faire défaut!).

Les dortoirs sont des salles où s'alignent de confortables fauteuils-banquettes de cuir réglables en inclinaison, et disposant d'une lampe et d'un petit écran télé individuels, en plus d'une couverture. Dans le dortoir mixte, je vais de rangée en rangée pour essayer de retrouver mon compagnon, en vain. Ici, un jeune couple d'amoureux qui se tiennent tendrement la main par-dessus les accoudoirs de leurs fauteuils; là, une petite vieille insomniaque qui regarde le plafond. Mais de Pierre, aucune trace! bof

Je refais un tour dans le couloir, près des distributeurs; je redescends au village; je refais deux ou trois examens minutieux des rangées du dortoir mixte, sans succès! Mais où a-t-il bien pu disparaître? Je commence à être inquiète. Mais, écrasée par la fatigue (il doit être 5 ou 6 heures du matin), je finis par prendre place sur une des banquettes du dortoir mixte, à côté d'un jeune homme occidental (c'est ce que j'ai trouvé de plus ressemblant avec mon mari! tongue ). A cause des ronflements environnants et du bourdonnement des quelques téléviseurs restés allumés, préoccupée par l'absence inexplicable de Pierre, je ne dors que d'un oeil et d'un mauvais sommeil...

 

Le site officiel du Oedo Onsen Monogatari (en japonais): attention les oreilles et les yeux, la présentation kitsch vaut le détour! Les infos en anglais sont ici. Vous y trouverez des photos de l'espace des bains.

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