Un été à Tokyo

27 juin 2007

C'est parti !

Ohayoo gozaimasu! jap

Cela fait presque vingt jours que nous sommes au Japon, Pierre et moi. Le temps d’atterrir, d’encaisser le décalage horaire et de prendre nos marques dans ce pays fascinant! Le temps aussi d’étancher notre soif de découvertes, de satisfaire notre curiosité immédiate en engrangeant des images, des sons, des saveurs, des impressions, avant de pouvoir les retranscrire tranquillement. Je n’ai cependant pas cessé de prendre des notes tout du long, que je vous livre ici. Ce blog sera à la fois un carnet de bord et un fourre-tout d’observations et de réflexions. Attention, je vais être bavarde…

Bonne lecture! hello
Chantal

P.S.: mon avatar et la bannière sont signés Pierre! wink

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Paris-Tokyo

J'ai dormi entre 6 heures et 9 heures du matin aujourd'hui... J'adore voyager, mais je stresse toujours avant les grands départs! Je mets des heures à faire mes bagages par peur d'oublier quelque chose. Plus j'avance dans les préparatifs, plus je vois ce qu'il me reste à faire. Nous partons pour trois mois, de loin notre plus long voyage! Pour une fois, nous n'allons pas courir d'une ville à l'autre et d'un site à l'autre: nous comptons bien nous poser. Notre envie pour ce séjour est certes de découvrir un nouveau pays, mais surtout de s'imprégner de l'ambiance au rythme de la vie quotidienne.

Quand nous pesons enfin les sacs, nous nous apercevons, effarés, qu'il y a cinq kilos de bagages en trop par rapport au poids autorisé en soute! Les bouquins et les carnets pèsent lourd, mais pas question de les laisser car ce sont nos outils de travail. Le superflu est vite identifié: ce sont les (indispensables) victuailles que je voulais emporter, Nutella, chocolat Milka, etc. Il me faut renoncer à ma petite épicerie! tongue

C'est Marc, un ex-partenaire de théâtre, qui nous conduit à l'aéroport, à travers les embouteillages du périph parisien et de l'autoroute A1. Merci Marc, c’est toujours un grand plaisir que de passer un moment avec toi (même si j’ai roupillé pendant la moitié du trajet)! hello

A l’aéroport, une bonne surprise nous attend : en raison d’une forte affluence, nous bénéficions d’un surclassement en Classe Affaires! Génial! Le voyage commence sous les meilleures auspices!

Pour nous mettre dans l’ambiance dès l’avion, nous avons choisi la compagnie ANA (All Nippon Airways). Une fois dans l’appareil, comme le veut la coutume japonaise, tout le monde enlève ses chaussures et enfile des chaussons de tissu, comme à la maison! Excellent! biggrin
En sus des habituels journaux et magazines, les hôtesses de l’air, aimables et souriantes, distribuent des gilets en coton aux frileux. Nous nous ébahissons comme des gamins devant les gadgets dont sont équipées nos places : écran télé individuel escamotable, caché dans l’accoudoir ; repose-pied électrique également escamotable ; sièges massant différentes zones du dos, qui peuvent se déplier en position couchettes.

Grâce à la caméra embarquée, nous assistons sur écran au décollage comme si nous étions dans le cockpit. L'appareil perce la couche de nuages qui recouvre Paris. Quittant la grisaille du sol, nous nous retrouvons au-dessus d'une mer de nuages éclairée par un soleil resplendissant. Nous voici dans un autre monde, celui du ciel: c'est magnifique et transcendant! love Assez rapidement, nous survolons Bruxelles (petite pensée pour mes amis belges), la Mer du Nord (petite pensée pour notre escapade en Hollande), le Danemark (petite pensée pour notre escale vers le Groenland).

Mais revenons à des considérations plus matérielles... Une hôtesse vient nous proposer au choix une coupe de champagne ou de thé vert glacé, et nous présente la carte des menus. Nous pouvons choisir entre un dîner japonais et un dîner européen. Les plats sont apportés progressivement au cours du repas, sur un plateau. L’hôtesse sert les passagers les uns après les autres, multipliant les allers-retours en cuisine plutôt que d’utiliser un chariot ; nous buvons dans des verres à pied et mangeons sur une nappe avec des couverts en métal : on se croirait presque au restaurant! fume

Pas de voyage long courrier sans le plaisir d’un petit film: nous optons pour Music and Lyrics (Le come-back en français) avec Drew Barrymore et Hugh Grant. Excellente séquence d’intro sous forme de clip joyeusement kitsch ! Le film est sympa et attachant, même si prévisible de bout en bout. Les chansons restent longtemps dans la tête… Il nous faut la bande originale!

Nous volons près du cercle arctique. Le soleil n’en finit pas de se coucher à l’horizon… A moins qu’il ne soit en train de se lever ? Le crépuscule européen se mue imperceptiblement en une aube asiatique. Nous n’aurons pas de nuit noire. Pour cacher la lumière du soleil et permettre aux passagers de dormir, les volets des hublots sont rabattus. A l’avant de la Classe Affaires, le bar ouvre et met à la disposition des passagers boissons et collations (japonaises : udon, ramen, oyakodon ; ou occidentales : amuse-gueules, sandwiches, pizzas, soupes, glace), mais aussi brosses à dents, bouchons d’oreilles et masques pour les yeux. D’une pression sur un bouton de nos tableaux de commande individuels, nous transformons nos sièges en couchettes (effet « siège de dentiste » : j’adore!), et hop, au lit!

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28 juin 2007

Arrivée à Tokyo

Pour la nuit dans l'avion, confiante -les Japonais sont réputés pour leur honnêteté- je fais ce que je ne fais JAMAIS d'habitude: je range ma sacoche dans le compartiment à bagages, au-dessus de nos places, pour dormir plus à l'aise. Je m'en mordrai les doigts! Au réveil, je retrouve les deux fermetures éclair de ma sacoche grandes ouvertes, et mon stylo Montblanc a disparu! C'était un cadeau d'anniversaire de Pierre, et pour ça j'y tenais énormément! Je pense tout de suite à un vol (je ne pense pas avoir rangé ma sacoche ainsi ouverte la veille au soir!), mais il n'est pas impossible que j'aie tout simplement fait tomber mon stylo quelque part. Nous cherchons donc partout sous nos sièges, à l'aide d'une lampe de poche. Les hôtesses se mettent en quatre pour nous prêter main forte, en vain. Le stylo a disparu. sad Je lorgne d'un air soupçonneux vers mon voisin de l'autre côté de l'allée -le seul qui a pu me voir utiliser le stylo la veille et avoir l'idée de la chercher dans mon sac- mais Pierre me dit qu'on ne peut pas accuser les gens comme ça sans preuve et il a raison. Il ne me restera plus qu'à contacter le service Objets Perdus de l'aéroport, dans quelques jours, le temps que les mécanos démontent le siège et voient ce qu'ils y trouvent. pleure

Cette histoire de perte/vol me laisse un goût amer, mais ne parvient pas à entamer mon plaisir d'arriver au Japon. Après un petit déjeuner tip-top, nous approchons de l'aéroport de Narita. Le paysage en bas est verdoyant. Je m'attendais à une mégapole à perte de vue, mais c'est une campagne qui ressemble à celle qui entoure l'aéroport de Roissy, et pourtant ordonnée différemment. Pour l'atterrissage, nous avons à nouveau droit à la vue épatante de la caméra subjective.

Dans la passerelle qui mène au terminal, un air chaud et lourd nous assaille. Nous pensons à ce qu'avait dit Cécile M. à Pierre: "L'été au Japon, c'est comme si on était en permanence dans le souffle chaud d'un sèche-cheveux". En effet, nous confirmons...

Je passe la douane sans problème, sans doute parce que la préposée me prend pour une Japonaise. Sans trop regarder, elle taponne mon passeport d'un visa temporaire de tourisme. En revanche, Pierre est retenu par sa douanière qui a lu ses documents plus attentivement et qui conteste les dates de notre séjour. Tous les documents officiels indiquent que le visa de tourisme est valable trois mois ou 90 jours. Pourtant, selon le service de douane japonais, nous n'avons droit qu'à 90 jours, pas un jour de plus, et tant pis si les mois en question en font 31. Notre séjour de trois mois totalise en réalité 91 jours de présence, du 28 juin au 27 septembre. Résultat: nous sommes bloqués dans la zone de transit. Les Japonais sont aimables et serviables, mais intransigeants quand il s'agit de respecter le règlement. Nous devons changer notre billet de retour, sinon ils ne nous laisseront pas entrer sur le territoire!
A contrecoeur (ça nous coûte 100 euros chacun, quand même), nous finissons par faire avancer notre départ d'un jour. Pour la petite histoire, j'ai écrit depuis à ANA France qui a accepté de nous rembourser ces frais de changement de billets, car c'était bel et bien eux qui nous avaient proposé ces dates de voyage. Ouf! smile

Une fois dans l'aéroport, nous courons récupérer nos bagages, puis valider notre changement de date auprès du Ticketing ANA, et enfin prendre nos billets de train (Narita Express) pour rejoindre Tokyo (1h30 de trajet). Il nous reste peu de temps avant que l'agence qui nous loue l'appartement ne ferme: si nous n'arrivons pas à temps pour prendre les clefs, il nous faudra dormir à l'hôtel, ce serait trop bête!
Nos sacs de voyage sont super lourds; on a chacun un gros et un petit (lourd quand même). Je me casse le dos à porter les miens dans l'immense station de métro Shinjuku, avant que nous ne trouvions la bonne sortie. Nous passons un coup de fil à l'agence: pas de problème, ils vous nous attendre!

Nous mettons enfin le nez dehors, dans ce quartier emblématique de Tokyo qu'est Shinjuku. Nous prenons en pleine figure la vision des buildings, des enseignes colorées et incompréhensibles, et de la foule bigarrée. Mais nous n'avons pas le temps de nous arrêter: vite, vite, nous marchons jusqu'à l'agence Sakura House, à quelques centaines de mètres du métro. Pierre prend les plus gros sacs sur son dos, me soulageant considérablement. Hmmm, j'aime les hommes forts! love

Shinjuku_002 Shinjuku_004

Peu avant d'arriver, nous hésitons sur la direction à suivre. Une Japonaise nous fait "Sakura House?", à la vue de notre look de routards sans doute. Je réponds "Yes!" avec gratitude, et elle nous indique le bon immeuble. Ce ne sera pas la dernière fois qu'un Japonais nous proposera spontanément son aide lorsque nous chercherons notre chemin, et que nous serons épatés par leur serviabilité.  smile
Les formalités de check-in sont plutôt longues (plein de papiers à lire et à signer), mais nous avons enfin les clefs en main! Horrifiée à l'idée de devoir marcher à nouveau dans le métro avec nos enclumes sur le dos, je propose qu'on prenne le taxi pour ce soir.

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       Notre immeuble           Un temple shinto voisin

Notre quartier n'est qu'à quatre stations de métro de la vie trépidante de Shinjuku, mais il est calme et résidentiel. Nous prenons possession de notre studio, et descendons au combini le plus proche (superette ouverte 24/24h) pour acheter des bento (boîtes-repas à emporter). Nous les dégustons avec grand plaisir à "la maison", contents de nous poser, enfin! Nous testons notre connexion internet: ça marche, mais bizarrement nous ne pouvons pas envoyer d'emails depuis notre logiciel de messagerie habituel - sans doute une question de configuration du serveur sortant. Bref...
Un premier aperçu de la télé japonaise nous fait sourire: c'est tellement différent de chez nous! Séries télé se passant dans le Japon de l'époque d'Edo (costumes et perruques à l'appui), publicités kawai (mignonnes)...
Après une bonne douche, nous déroulons les futons sur le sol en tatamis de la chambre, et nous nous endormons, épuisés mais heureux! dodo05

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29 juin 2007

Premier pas...

Nous consacrons les premiers jours à mettre en place le nécessaire pour un séjour de trois mois (enfin... 90 jours rolleyes).

En premier lieu, nous déclarons notre présence à l'Ambassade de France, par simple email avec nos dates, lieu de séjour et numéros de passeports. Le Japon étant un pays naturellement exposé aux catastrophes naturelles, il faut bien, en cas de problème, être recensé par l'ambassade afin qu'elle puisse prévenir les familles de ses ressortissants. Comme il est étrange d'utiliser pour soi ce mot tellement entendu aux infos... D'ailleurs, l'agence Sakura House a eu la même démarche lors de notre inscription, insistant pour avoir les coordonnées de nos proches dans leurs dossiers.

Second point: localiser les distributeurs de billets compatibles avec les cartes bleues internationales. C'est chose rare ici! Les DAB sont nombreux, mais souvent n'acceptent que les cartes de crédit japonaises. Avoir du liquide est essentiel dans ce pays qui n'utilise quasiment que ce moyen de paiement (nous payons même notre loyer en cash).

Troisième point: nous déplacer. Il nous faut un peu de temps pour comprendre le métro tokyoïte, en particulier son système tarifaire. Plusieurs compagnies se partagent le réseau, chacune gérant plusieurs lignes, les billets vendus par les uns n'étant pas valables sur les lignes des autres. Le tarif varie selon la distance. Heureusement pour nous qui ne lisons ni ne comprenons le japonais, un panneau affiche le nom des stations en caractères romains, avec le tarif correspondant. De plus, une traduction en anglais est disponible sur certains distributeurs de tickets. Une fois nos tickets en main, nous nous sentons les rois du monde! Si on a pu se débrouiller à Moscou et à Tokyo, on pourra vraiment se débrouiller dans toutes les villes du monde! cheers

Quatrième point: trouver des adaptateurs électriques pour nos ordinateurs portables, indispensables outils de travail, les fiches n'étant pas les mêmes au Japon et en France. Pour cela: direction Akihabara, le quartier spécialisé dans l'électronique (et les mangas, pour ne rien gâcher). Je m'attendais à un quartier de boutiques high-tech, mais, passées les façades de néons, ça tiendrait plutôt du bazar. Ici, on n'est pas dans le Japon raffiné et dépouillé, mais dans un pêle-mêle de marchandises qu'on associerait plus aux magasins chinois.

019Akihabara   017Akihabara

Pour l'équipement de l'appartement, nous nous fournissons au 100 yens shop du coin. C'est un type de magasins où tous les articles sont à environ 100 yens. A la caisse, le vendeur n'a qu'à compter le nombre d'articles et à faire la multiplication. On y trouve un nombre de produits étonnant pour ce prix (100 yens = 0,60 euros): depuis les produits ménagers à la papeterie, en passant par l'alimentation, la décoration, la vaisselle ou les produits de beauté. Un des exemples, et ce n'est pas le seul, qui dément la réputation selon laquelle le Japon est un pays où la vie est chère! La proximité de la Chine et de ses marchandises bon marché n'y est sans doute pas étrangère.

Très vite, nous nous heurtons à la barrière de la langue. Nous ne parlons pas japonais, tandis que très peu de Japonais parlent ou veulent se risquer à parler anglais (par peur de perdre la face, paraît-il). Le dictionnaire que nous avons emporté se révèlera d'une utilité très limitée (c'est pourtant le chaleureusement recommandé DIKO des Editions Kotoba). Le meilleur moyen de dialoguer avec nos interlocuteurs sera... l'italien (le langage des mains, quoi!). Le dessin aidera aussi. wink

Les Japonais sont les commerçants les plus attentionnés du monde. Ici, "le client est roi" est plus qu'un principe, c'est une réalité! Dans la moindre superette de quartier, le caissier vous accueille avec une courbette et la formule de politesse consacrée: "Irasshaimasé!" ("Entrez! Bienvenue!"). Les commerçants en général sont entièrement à votre service, faisant tout leur possible pour vous satisfaire, et cela avec le sourire. Ca change des mines renfrognées ou hautaines, et de la mauvaise humeur de certains commerçants français lol! J'ai parcouru ainsi une allée du grand magasin Seibu d'Ikebukuro: les vendeuses se sont inclinées au fur et à mesure de mon passage le long des stands de cosmétique. Ca faisait tout drôle, j'avais l'impression d'être une impératrice! jap jap jap jap jap jap jap jap

En revanche, force est de constater que le client japonais, à l'inverse, ne fait aucun effort pour plaire à celui qui le sert. Ben oui, un roi ne s'abaisse pas à parler au peuple! rolleyes  Nous sommes surpris par ce qui nous paraît de la muflerie complète de la part des Japonais, à partir du moment où ils passent de l'autre côté de la barrière. C'est à peine si les clients regardent les caissiers, et je ne les ai quasiment jamais vu dire bonjour, et encore moins merci et au revoir. C'est assez étonnant! Comme si ce n'était pas un rapport d'individu à individu, mais de position sociale à position sociale. Nous essayons de regarder cette situation sans a priori, sans la juger à travers le prisme de notre propre culture, mais du coup, l'amabilité des commerçants nous paraît toute mécanique, et non plus un échange entre êtres humains. Cette impression, heureusement, sera démentie par les visages éclairés par la joie des caissières à qui on aura dit merci, et qui auront été toutes contentes qu'on ait remarqué leur présence, pour une fois! Quelle différence appréciable entre un sourire professionnel et un sourire spontané!  wink

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... et premiers repas.

La nourriture est quelque chose de très important pour les Chinois. En offrande, sur l'autel des ancêtres, ce sont  des plats, du riz et des fruits que l'on place à côté de l'encens. Un huitième de sang chinois et un huitième de sang japonais coulent dans mes veines vietnamiennes. Je me rends compte ici, plus que jamais, avoir hérité de ce côté gourmand. Quand j'étais petite, mes parents me racontaient qu'à Hong Kong, on trouvait des échoppes et des restaurants ouverts 24/24h. Ca me fascinait! J'avais envie de faire le voyage rien que pour voir ça, et goûter à ces plats. Et bien au Japon, c'est pareil: on est constamment entouré de nourriture. Il est impossible de mourir de faim, pour peu qu'on ait quelques yens en poche!

J'ai déjà mentionné les bento des combini, l'occasion de notre tout premier repas à Tokyo. Ca avait beau être des plats bon marché, réchauffés au micro-ondes dans leur barquette en plastique, nous avions l'impression de faire un festin, tant la formule était exotique (je ne connais qu'un seul traiteur japonais à Paris qui vend des bento, quatre ou cinq fois plus cher qu'ici).

Le lendemain midi, à Akihabara, nous avons testé un petit restaurant dont le principe est le suivant: on choisit et on paye son plat à un distributeur automatique qui délivre un ticket; on donne ce ticket au serveur qui transmet la commande en cuisine et qui nous sert les plats quelques minutes après seulement. Une sorte de fast food japonais, où l'on mange un bol de riz avec des tranches de poisson cru pour environ 800 yens (4,80 euros). Dès que nous passons la porte, le serveur nous souhaite aimablement la bienvenue, comme le veut l'usage. Depuis les cuisines, en écho, les autres membres du personnel font de même sans nous voir ni être vus par nous. De leur côté, les salary men entrent, s'assoient, commandent en donnant leur ticket, mangent et repartent sans dire un seul mot.

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Le soir, nous sommes allés à Shinjuku, lieu que j'associe immédiatement au manga City Hunter (Nicky Larson au Club Dorothée). Nous avons traversé le Kabuki-chô, le fameux quartier chaud, qui reste tout à fait fréquentable pour le passant lambda. On ne devine pas toutes les perversions diverses et autres plaisirs qui peuvent se trouver derrière les façades (surtout quand on ne comprend pas ce qui est écrit sur les devantures). wink

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A proximité de la gare, il existe un petit passage étroit hors de l'espace et du temps, qui s'appelle Omoide-yokochô (la ruelle des souvenirs). La modernité à l'occidentale n'a pas encore réussi à percer jusqu'ici et c'est tant mieux. Les gargotes qui s'y trouvent ont un aspect authentique, populaire et désuet qui ne manque pas de charme.

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On s'assoit au comptoir au coude à coude avec ses voisins et on désigne les plats que l'on souhaite à la serveuse. Attention: autant les brochettes sont bon marché, autant le riz et les boissons font grimper la note sans qu'on s'en aperçoive. C'est le problème de ne pas comprendre un menu sans photos écrit en japonais! Nous nous sommes néanmoins régalés de yakitori et autres grillades avant de rentrer chez nous à pied.

Rien de tel pour humer l'air d'une ville que d'y marcher en oubliant les transports en commun. Le hasard nous fait croiser une très agréable allée entourée de verdure et éclairée à la lanterne. Comme les buildings et les néons semblent loin tout d'un coup! Dans un coin, une diseuse de bonne aventure a installé son tabouret et sa table basse. Elle lit les lignes de la main d'un jeune homme entouré de ses amis, sérieux et attentifs. Plus nous nous éloignons de Shinjuku, plus les rues deviennent calmes. La promenade est vraiment plaisante. Nous nous faisons la réflexion que Tokyo est une ville beaucoup plus accessible que ce à quoi nous nous attendions. Nous nous étions préparés à un choc culturel, à avoir du mal avec les habitants en raison de la barrière de la langue, mais l'intégration se fait de façon très naturelle. Peut-être parce que nous découvrons le pays à hauteur d'homme, et non à hauteur de bus touristique?

Les Japonais sont beaucoup plus humains et attachants que les clichés qu'ils peuvent véhiculer. Pas un instant nous n'avons souffert par exemple du soi-disant racisme des Japonais envers les gaijin (les étrangers) ou envers les couples mixtes. Nous avions lu que les villes japonaises étaient bruyantes, que les oreilles étaient tellement sollicitées que ça en devenait fatigant. Ah bon? Ce qui nous frappe, au contraire, c'est le calme des Japonais, leur côté introverti et mesuré, et l'absence d'agressivité même au milieu de la foule. Il y a un sens inouï du service ici, et je ne parle plus des commerçants mais des gens dans la rue. Nous ne restons jamais longtemps livrés à nous-mêmes lorsque nous hésitons à la croisée d'un chemin, un plan à la main: il y a toujours quelqu'un pour se proposer de nous aider à nous orienter. Ca fait du bien, mine de rien! smile

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30 juin 2007

Odaiba 1

Hier, j'ai repéré une affiche dans le métro faisant la pub pour un salon du jouet, l'International Tokyo Toy Show 2007. Les émissions télé du matin en faisaient également la promotion en montrant toutes les curiosités du salon. J'ai envie d'aller y jeter un oeil. Pierre, de son côté, préfère se remettre à ses pages de bande dessinée, il restera donc à l'appartement pour travailler sur sa palette graphique.

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C'est cool, la vie !

Quant à moi, je file à Odaiba! C'est une île artificielle située dans la Baie de Tokyo où j'aurai l'occasion de venir plusieurs fois pendant le séjour. On y trouve un certain nombre de lieux dédiés aux loisirs, notamment le Tokyo Big Sight, un centre d'expositions au design original. C'est là que se tient le mythique Comiket, dont j'entends parler depuis si longtemps. J'ai bien l'intention d'aller à sa 72ème édition, au mois d'août! Mais on n'en est pas encore là...

ToyShow2007C'est à la station Shinbashi que commence la ligne de métro Yurikamome, l'une des deux lignes qui desservent Odaiba. Le billet est plus cher que sur les lignes classiques, mais le trajet en vaut la peine. On passe notamment à proximité de la Tour de Tokyo, que je verrai avec émotion (je l'associe au manga Tokyo Babylon! love). La ligne est aérienne, le train sans conducteur (essayez de vous asseoir à l'avant du train!), et l'arrivée sur la Baie de Tokyo du meilleur effet! Le train fait une gigantesque boucle (horizontale, pas verticale, ce n'est pas un roller coaster tout de même! nono ) avant de traverser le Rainbow Bridge. La vue du port est vivifiante. Ca fait du bien d'avoir un horizon dégagé après tous ces buildings!

Je descends à la station Kokusai Tenjijo Seimon pour rejoindre le Tokyo Big Sight. Après deux jours réservés aux professionnels, le salon ouvre ses portes au public. Beaucoup de parents sont venus avec leurs enfants. En attendant l'ouverture, nous prenons place le long de lignes marquées au sol, en une queue joyeuse mais remarquablement disciplinée. Lors de cette matinée, je verrai des choses marrantes, mignonnes ou surprenantes (le chat électronique, troublant), futiles mais totalement indispensables (je veux un planétarium de salon!! et une maquette de la Tour de Tokyo!!). cheers

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Le Toy show n'est pas immense: il reste de grands espaces vides dans les halls d'exposition et on a assez vite fait le tour. En août, pour le Comiket, ils seront pleins à craquer. Mais j'ai eu grand plaisir à voir toutes ces choses et à m'immerger dans cette ambiance bon enfant. Quittant le Tokyo Big Sight, je décide de marcher jusqu'à Palette Town, à une station de métro de là. Une véritable étuve m'accueille au-dehors. La climatisation me l'avait fait oublier! Depuis que nous sommes arrivés, il fait constamment chaud et lourd. C'est pénible, mais néanmoins supportable pour peu qu'on s'hydrate. Vive le brumisateur, et vive les distributeurs de boissons qu'on trouve à tous les coins de rue!

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Le nombre de ces distributeurs peut paraître étonnamment élevé au premier abord, mais il suffit de venir en été pour se rendre compte à quel point c'est d'utilité publique! Moi qui n'ai pas de souci de sudation en France, je suis en nage ici. C'est ça, l'été japonais! Je me souviens de la réaction unanime de tous les Japonais à qui j'ai dit que j'allais au Japon de juillet à septembre. Ils m'ont regardée avec perplexité en me disant: "Au Japon? Pendant les trois mois de l'été? Vous êtes sûre?" comme si c'était inconcevable! lol

Palette Town est un complexe comprenant des boutiques, des restaurants, une salle de spectacles (Zepp Tokyo), une aire de jeux pour les enfants, une salle d’arcades, une grande roue (la Giant Sky Wheel), deux attractions à sensation (l’Hyper Shoot et l’Hyper drop) et un immense show-room Toyota.

On y trouve notamment le Venus Fort. Ce centre commercial dédié aux femmes est une pâle copie de la galerie marchande de l’hôtel Caesars Palace (Forum Shops) à Las Vegas : un faux ciel bleu surplombant les boutiques, dans un décor évoquant Rome avec statues et colonnades. Je n'ai pas fait de lèche-vitrine. J'avoue que les codes vestimentaires des Japonaises "modernes" me font un peu peur! Mais j'en parlerai une autre fois.

Le Venus Fort Family est dédié aux enfants. Comme en France malheureusement, mais en plus outré encore, on y trouve des tenues sexy pour petites filles (à quand les strings pour bébés, comme le pointait si bien le Groland!). Plus loin, je salive longuement sur les produits dérivés Totoro et Gaspard et Lisa (série de livres illustrés de Anne Gutman et Georg Hallensleben que j'adore et qui semble être particulièrement appréciée ici, alors qu'elle a quasiment disparu des rayons en France sad).

On y trouve aussi deux boutiques dédiées aux animaux de compagnie : l’une propose à la vente chats, chiens, rongeurs, tortues et… scarabées, autrefois marchandise de luxe (le prix de certaines espèces atteignait 7000 dollars pièce au début des années 90) mais dont les prix ont énormément chuté ces dernières années. La boutique d’habillement pour chiens laisse perplexe : T-shirts et chaussures se déclinent selon toutes les licences (Disney, Snoopy, encore Gaspard et Lisa, etc.) pour faire des chiens de vrais petits humains sur pattes ! J’avoue que ça me met assez mal à l’aise !

Pauvres animaux de compagnie… Au Japon, de nombreux propriétaires interdisent la présence d’animaux dans les logements. On en croise très peu dans les rues. Ceux qui en possèdent (ouvertement ou en cachette) les bichonnent donc comme ils peuvent. S’il est appréciable de marcher sans avoir à surveiller la propreté des trottoirs, la situation est bien triste. Palette Town présente fièrement un espace où les chiens peuvent courir librement sous l’œil attendri de leurs maîtres : un enclos grillagé sans verdure le long de la route, qui chez nous serait une punition.

Toujours à Palette Town, Media Web est un vaste showroom Toyota, où l’on peut essayer des véhicules sur une piste intérieure. Dans un autre espace très réussi, la firme japonaise explique l’évolution du design de ses voitures et présente son idée des véhicules du futur.

L'après-midi est bien avancée et je n'ai pas encore déjeuné. Boulimique de découvertes avant tout, je quitte l'île d'Odaiba pour me rendre dans le quartier de Shibuya. Devant la gare, une petite place ombragée pleine de monde: c'est là que l'on trouve la fameuse statue du chien Hachikô (vue dans les mangas City Hunter et Nana! wink). Selon la petite histoire, le chien avait l'habitude d'accompagner son maître à la gare le matin et d'attendre son retour le soir. Une fois son maître décédé, Hachikô a continué à venir l'attendre devant la gare. pleure En hommage à sa fidélité, les habitants du quartier lui ont érigé cette statue qui est devenue un point de rendez-vous notoire pour la jeunesse tokyoïte.

J'essaye pour la première fois le Mac Do. Ici, pas de courbette ou de "Irasshaimasé!", mais un service à l'occidentale, stressé et stressant. Je commande un Mega Teriyaki, une des exclusivités des MacDo japonais. Le hamburger est délicieux mais impossible à manger proprement: ça dégouline de partout! A côté de moi, des jeunes gens blasés et fashion grillent leur cigarette en plein restaurant. C'est quelque chose que nous avions aussi constaté dans la gargote de Omoide-yokochô: les voisins de table qui n'ont aucun état d'âme à vous envoyer leur fumée de cigarette dans le nez. mad Heureusement, les restaurants de meilleure tenue distinguent les zones fumeurs et non fumeurs.

Le décalage horaire commence à se faire sérieusement sentir, et la fatigue me tombe d'un coup sur les épaules. Il faut que je rentre me reposer! Cependant, dans le métro, encore peu habituée au réseau, je me trompe de quai. A ma grande surprise, le train que j'ai pris enfile un grand nombre de stations sans s'arrêter. Je me retrouve ainsi à la limite de la banlieue, au bord d'une rivière que je vois au-delà de la gare! C'est bien joli mais l'exploration sera pour une autre fois: je reprends le train dans le sens inverse. Cette fois-ci, il est omnibus et s'arrête à toutes les gares. rolleyes Comme de nombreux Tokyoïtes, je m'endors alors (plus de la moitié des passagers ferment les yeux ou dodelinent de la tête). Résultat: je descends deux ou trois fois à la mauvaise station, de peur de rater la bonne (et oui, quand on se réveille en sursaut à chaque arrêt de train, on n'a pas tous ses esprits). Bref, je mets des plombes à revenir à l'appartement! Pitoyable!

Quand je retrouve Pierre, il est l'heure du dîner. Nous allons au Jonathan's, un restaurant proche de chez nous. Ici, la nourriture est si bon marché que nous n'hésitons pas à manger dehors plus souvent que d'habitude. Pas de cuisine, pas de vaisselle! biggrin

Je suis physiquement HS, épuisée comme jamais je ne l'ai été de ma vie. Aussitôt couchée, aussitôt endormie! Je fais une vraie nuit, et mon cycle de sommeil se cale enfin sur le fuseau horaire de Tokyo.

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01 juillet 2007

Dimanche au parc Ueno

Dimanche tranquille... Après un jogging matinal pour Pierre, nous allons nous balader au parc Ueno. Sur l'avenue très animée qui mène à ce lieu de promenade familial, nous tombons avec une facilité déconcertante sur la devanture d'un cinéma pour adultes, que l'on devine à ses affiches sans équivoque. Les photos sont très osées, à la vue du moindre passant, y compris les enfants! Bizarrement, les sex-shops et les bars à hôtesses de Shinjuku sont beaucoup plus sages!

Le parc est agréablement arboré. Il est si grand que nous n'en verrons qu'une petite partie aujourd'hui. Nous apercevons au loin des plantes que nous prenons d'abord pour de la rhubarbe à cause de leurs grandes feuilles. A bien y regarder, ces plantes poussent sur une étendue d'eau, le lac Shinobazunoike. Ce n'est pas de la rhubarbe, mais du lotus, la plante symbolisant le paradis pour les Bouddhistes! blush

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Les tortues aquatiques disputent aux pigeons les bouts de pain lancés par les passants, tandis que les amoureux font de la barque ou du pédalo en forme de cygne sur l'étang à bateaux.

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Le long de l'allée qui mène au sanctuaire Benzaiten, des commerçants tiennent des stands typiquement japonais de nourriture à emporter. Je goûte aux boulettes de poulpe qui m'ont tant fait envie dans les mangas et... ça n'a pas le goût salé que j'imaginais! C'est le gingembre émincé qui rajoute un goût sucré bizarre. La prochaine fois, j'essaierai le maïs grillé! Pierre, de son côté, préfère se laisser tenter par une brochette de banane au chocolat. (NB: Je préviens une fois pour toutes que je parlerai souvent de nourriture dans ce blog! tongue)

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Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de nos dix ans de couple. cheers Mais nous n'avons aucune idée de la façon nous nous pourrions fêter ça, ni à quel endroit. J'aime dire que ce séjour entier au Japon est la fête de nos dix ans de couple, mais bon, ce serait quand même mieux de marquer le coup par une soirée particulière. J'épluche le Lonely Planet en vain, à la recherche d'une adresse sympa. Nous sommes encore fatigués par le voyage, et nous n'avons pas assez faim pour un resto. Ce sera pour une autre fois, histoire de célébrer cet anniversaire comme il se doit! amour34

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Mac Do à Tokyo et restos japonais à Paris

En réponse à un commentaire de ValCobMat! hello

MAC DONALD  AU  JAPON

MacDo_carteIl coûte beaucoup moins cher qu'en France. Le prix des menus tourne autour de 600 yens soit 3,61 euros.

Le Teriyaki Burger est un hamburger à la sauce Teriyaki (celle utilisée pour les yakitori), qu'on trouve toute l'année sur la carte. Le Mega Teriyaki était le même en plus gros, une promotion temporaire qui a laissé la place au MegaMac, un hamburger à quatre tranches de viande! Un autre sandwich ici qu'on ne trouve pas en France: le burger aux crevettes panées (pas mauvais mais un peu fade). Un burger au porc vient de sortir à 100 yens (0,60 euros, le même prix que le hamburger et le cheeseburger), mais je ne l'ai pas encore goûté. Les salades au poulet sont très bonnes. Pour les nostalgiques du beignet aux pommes (dont je suis), qui a disparu des Mac Do français, ce dessert existe toujours ici, à 200 yens! Il y a aussi un beignet à la mangue à 100 yens, plutôt bon mais si petit qu'on n'en fait qu'une bouchée.

"MES"  RESTAURANTS  JAPONAIS  A  PARIS

Il y a une grande concentration de "vrais" restaurants japonais dans le quartier de l'Opéra à Paris, notamment autour de la rue Sainte Anne. Je suis loin de les connaître tous évidemment, mais je peux vous parler de ceux que je fréquente.

Pour le poisson cru, avec Pierre, nous allons au Ko Fu Ku, 12, Rue de Port Mahon. Un soir, nous sommes tombés par hasard sur ce restaurant peu visible donc très tranquille. Depuis, c'est devenu notre petite adresse secrète. wink Leur bento de sashimis est extra (ils décrivent ça comme un "assortiment de poissons crus dans un conditionnement traditionnel" ou quelque chose comme ça). Son contenu varie selon les arrivages de poissons du jour. Nous aimons bien nous asseoir au comptoir pour regarder le chef oeuvrer. L'accueil est sympathique, la carte originale et les saveurs typées, loin des clones qui proposent le sempiternel menu crudités-soupe miso-brochettes. Par contre, ici, les brochettes de viande sont banales.

Pour goûter à l'anguille grillée (unagi), il faut aller au Nodaiwa. C'est la succursale parisienne d'un restaurant de Tokyo - un vrai de vrai, avec présentation des plats dans un service en porcelaine dépareillé (signe de raffinement au Japon). L'anguille grillée est excellente, mais les portions vraiment chiches (c'est pareil au pays). Pas pour les grosses faims, donc, mais pour goûter à une spécialité peu courante en France.

Le Juji-ya, au 46 rue Sainte Anne, est à la fois un magasin d'alimentation (plus petit que Kioko, 46 rue des Petits Champs), un loueur de vidéos en v.o. (japonaise bien sûre) et un vrai traiteur japonais, comme je n'en ai jamais vu ailleurs en France. C'est ici que l'on trouve des bentos à emporter. On peut aussi manger sur place, et dans ce cas-là une soupe miso est servie avec le bento. La cuisine n'est pas la meilleure du monde, mais j'adore cette adresse que j'appelle "mon boui-boui", pour son authenticité! smile

J'ai également un faible pour le Koetsu au 42 rue Sainte Anne. Je l'avais découvert peu après son ouverture, et j'avais eu la surprise de voir le personnel faire la courbette pour me saluer (ils le font peut-être toujours, s'ils n'ont pas été refroidis par la clientèle parisienne... tongue)! J'ai apprécié la décoration contemporaine qui change des manekinekos (les chats qui saluent avec leur patte levée) ou des portraits de geishas. Il ne s'en dégage pas moins une ambiance très japonaise. J'y ai goûté pour la première fois du natto, une spécialité japonaise déroutante (je n'ai pas dit dégoûtante! quoique...) pour les non-Japonais: des graines de soja fermentées et gluantes, hem, très gluantes. Le serveur m'avait très gentiment expliqué comment le déguster: allègrement mélangé au riz avec un peu de sauce de soja. J'ai beau être gourmande, je n'ai pas pu en manger plus de trois bouchées! Outre la consistance qui fait penser à ... de la morve (avec tout mon respect!)... il y a le goût: j'avais l'impression de manger du fer! Trop bizarre!

Je pourrais aussi mentionner le restaurant de teppanyaki Devant vous (80 rue de Richelieu), que nous n'avons pas personnellement essayé mais dont nos cousins A. et G. biggrin sont sortis totalement conquis. Le cuistot fait sauter la viande et les légumes juste devant les clients et les envoie directement dans l'assiette avec dextérité. Un vrai spectacle, paraît-il, mais qui n'est pas donné - comme la plupart des "vrais" restaurants japonais, d'ailleurs.

Pour manger typiquement japonais à peu de frais, il reste les soupes (ramen, udon) et les riz garnis (tendon, katsudon, yakinikudon...). N'étant pas une grande fan, je n'ai pas d'adresse à recommander mais il suffit de voir les queues se former devant certains restos de la rue Sainte Anne, à l'heure du repas, pour se douter qu'on y mange bien. wink

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02 juillet 2007

En haut du Métropolitain Gouvernement de Tokyo

depoussiererMatinée "ménage" dans l’appartement : linge, aspirateur, serpillière… Comme l’espace est petit, c’est vite fait bien fait. Ca change de notre chez-nous qui offre le confort de l’espace mais qui est décourageant à entretenir. Ma fierté de maîtresse de maison, mal en point depuis quelques années, s’en retrouve revigorée! roi

Par contre notre réfrigérateur, qui marchait cahin-caha depuis notre arrivée, finit par rendre l’âme. Les yaourts et le fromage que j’avais acheté la veille n’ont plus qu’à aller à la poubelle! mad L’après-midi, pendant que Pierre continue sur ses pages de BD, je vais à l’agence Sakura House pour signaler le problème.

Je profite d’être dans le quartier pour visiter la zone ouest de Shinjuku. Après un petit tour dans les magasins d’informatique et de photo, je ne résiste pas à la tentation d'acheter quelques babioles kawai dans une papeterie. Puis je me rends au grand hôtel de ville de Tokyo, aussi appelé Métropolitain Gouvernement de Tokyo (MGT, ou TMG en anglais): un gratte-ciel flanqué de deux tours au sommet desquelles on peut monter gratuitement. Dans l’ascenseur, il n’y a que trois boutons. On passe des 1er et 2ème étages au 45ème! Là-haut, des baies vitrées permettent de contempler la ville dans toute son étendue. De jour, elle paraît aussi terne et grise qu’elle est fascinante et colorée la nuit. Quand le ciel est clair, on peut voir le Mont Fuji à l’horizon, mais ce n’est pas le cas aujourd’hui. Toujours ce temps lourd et nuageux!

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Je termine la visite par l’Office du tourisme situé au rez-de-chaussée du bâtiment. Je conseille aux visiteurs d’y retirer le petit "TOKYO Guide pratique" du MGT. Il fournit des plans pratiques des grands quartiers de la ville et offre des réductions dans de nombreux sites. Par ailleurs, l'Office du tourisme organise des visites guidées gratuites (il faut juste s'inscrire au moins trois jours avant, et payer les entrées de certains sites ainsi que les billets des guides bénévoles).

Je me trouve un petit café à l’américaine. Les fumeurs y disposent d’espaces réservés et cosy aux parois transparentes. Sans fumer pour autant, je m’installe dans un petit box avec un expresso et une pâtisserie, pour écrire tranquillement. Le soir tombe... Il est temps de rentrer et de retrouver mon homme.

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Les corbeaux japonais

Spéciale dédicace pour "crôa crôa" qui a laissé un commentaire et un smiley de première! top

Ueno_005_corbeau Une des premières choses qui m'ont frappée en arrivant dans notre quartier à Tokyo a été le cri des corbeaux, différent de celui des corbeaux français. C'était exactement le cri de l'oiseau que l'on voit passer suivi de petits points noirs, dans le dessin animé City Hunter/ Nicky Larson, pour exprimer qu'"un ange passe". Trop marrant!

Depuis, j'ai appris à distinguer les différentes variations du cri du corbeau japonais, et c'est toujours très comique. On ne dirait pas un chant d'oiseau, mais un cri d'humain en train d'imiter le corbeau. J'ai complètement l'impression d'entendre crôa-crôa qui nous fait souvent ce coup-là! lol

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