Kagurazaka Matsuri et Awa-odori
Ce soir, la rue Kagurazaka s'anime de nouveau pour la deuxième partie de son matsuri. Au programme: des danses de type Awa-odori, traditionnellement exécutées à Tokushima, sur l'île de Shikoku, lors du Festival des Morts O-Bon, à la mi-août. La rue a été rendue piétonne pour l'occasion. Dès le début de la soirée, la foule a envahi la rue. Les badauds, toutes générations confondues, s'installent sur le bord du trottoir, assis sur des nappes en plastique soigneusement dépliées, voire sur des chaises pour les personnes âgées. Certains ont revêtu un yukata - même un bouledogue que sa maîtresse a habillé pour l'occasion! Les commerçants ont ouvert leurs stands de boissons, brochettes et autres nourritures alléchantes. Hummm... Difficile de résister!
Pendant deux bonnes heures, les danseurs et les musiciens se relayeront le long de la rue dans une ambiance des plus festives. La maîtresse du bouledogue porte d'ailleurs son chien dans les bras afin qu'il voit mieux le spectacle!
Les danseurs Awa-odori ont une gestuelle très particulière, étrange et déroutante car inspirée des mouvements titubants et désarticulés des ivrognes. Certains hommes ont noué un foulard sous leur nez - une pratique comique que j'ai déjà vu dans les mangas! Quant aux femmes, certaines portent de drôles de chapeaux de paille qui cachent partiellement le visage, leur donnant un air mystérieux. Les unes marchent en chaussettes à deux doigts, les autres sur la pointe avant de leurs chaussures de bois. J'adore!
La musique au rythme sans cesse changeant et les chants joyeux des femmes valent le détour également. Le mot qui me vient à l'esprit est "piaillements", tant leur voix se fait aigüe et perçante.
Nous remarquons quelques gaijin (Occidentaux) parmi les danseurs: sans doute des expatriés qui se sont joints à la vie du quartier. Défilent également des mères de famille avec leurs poussettes (!) et des artistes en herbe (remarquez le gamin ci-dessous super motivé au tambour!). Entre deux processions, les jeunes enfants du public descendent des trottoirs pour mimer les mouvements. Kawaii!
Les brochettes (plutôt chères) et la glace pilée aromatisée ne remplissant pas le ventre, nous achetons des bento de minuit au combini avant de remonter dans notre appartement. Jusqu'au lever du jour, Pierre dessinera pendant que j'écrirai dans mes cahiers. Ici comme jamais, au Japon, nous avons l'impression que nous pouvons vivre à notre rythme sans avoir de comptes à rendre à quiconque.
J'ai pris ça pour de la glace à la menthe
mais c'est au melon (je crois).