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Un été à Tokyo
8 juillet 2007

Narita Gion Matsuri

Bon, le Tokyo moderne et de son côté "temple de la consommation", ça commence à bien faire, je sature! Aujourd'hui, il y a un matsuri (festival folklorique) à Narita, la ville qui accueille l'aéroport international de Tokyo. C'est l'occasion de m'éloigner un peu de la capitale avant le grand saut de demain pour Kyoto! Contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, Narita est une jolie ville très calme qui mérite la visite. Les avions ne la survolent pas car ils arrivent et repartent par la mer.

Narita_Matsuri0713Je refais en sens inverse le trajet que nous avions effectué en train pour venir de l'aéroport. Le paysage change vite, remplaçant les tours et les buildings par une banlieue basse puis par des rizières et des petites villes. Au bord d'une rivière, des gens jouent un match amical de baseball (quasiment un sport national tant il est populaire au Japon). A la station Narita, je n'ai pas de mal à trouver mon chemin: tout le monde se dirige dans la même direction. Beaucoup de femmes se sont habillées en yukata (kimono d'été) pour l'occasion. C'est une explosion de couleurs vives, un vrai régal pour les yeux! Les noeuds dans le dos des jeunes filles les font ressembler à d'appétissantes friandises. Les hommes aussi ont des tenues traditionnelles, soit un yukata, soit un ensemble veste + short, mais leurs couleurs sont beaucoup plus sobres que celles des tenues féminines: une variation de tons gris et bleus.

Le centre ville est en liesse. Ambiance kermesse avec une multitude de stands colorés proposant de la nourriture et des jeux pour les enfants, tels qu'on les voit dans les dessins animés (cf Hikari non densetsu = Cynthia ou le rythme de la vie). Je vis un rêve de gamine, là! love Ici, un garçon perplexe et mutique (drôlement mignon!) observe un bassin de tortues en se demandant comment il pourrait bien en attraper une avec sa fragile épuisette (la coupelle est en biscuit et l'attache en papier). Il me rappelle mon petit frère, enfant. C'est fou comme mon frère ressemble à un Japonais, je m'en rends compte ici plus que jamais! Je crois le voir à tous les coins de rue! Là, une machine brasse des petites papiers que l'on attrape au petit bonheur la chance pour gagner un lot. Là-bas, des enfants essayent de pêcher des poissons rouges avec des petites épuisettes en papier qui ne demandent qu'à se désagréger dans l'eau. Ils n'y arrivent pas, mais le forain leur montre que c'est possible quand on a le bon coup de main! top

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J'arrive au croisement de trois rues. Il semble qu'un événement soit sur le point de se produire. Au milieu de la place, un homme en noir, jovial, prononce quelques mots pendant que deux autres prennent la pose, une lanterne en papier à la main. Une tribune a été dressée pour certains spectateurs. Les autres s'agglutinent sur les côtés. Pour la première fois depuis le début du séjour, j'expérimente la foule japonaise: dense mais calme et disciplinée, sans tensions ni impatience. Nous attendons sous un soleil de plomb. Ca me rappelle Disneyland, juste avant la Parade des Rêves, sauf que je vois mieux car les gens sont plus petits et plus polis! ^^

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Narita_Matsuri0732Un mouvement de masse indique le début des festivités! Tous les regards se tournent. Quelque chose de bariolé approche depuis le bas de la rue Omotesando: c'est un étendard porté par des enfants costumés qui ouvrent la procession. Au sommet, un dessin des Sept Nains du Blanche-Neige de Disney, c'est mignon! Ils sont suivis de près par un cortège de petites filles costumées en prêtresses si je ne m'abuse (je le suppose à leurs bâtons de moine, reconnaissables à leurs anneaux de métal qui tintent quand on frappe le bâton sur le sol). Les pauvres ont vraiment l'air accablées par la chaleur! Derrière elles, des adultes, hommes et femmes, jeunes et vieux, parfois des enfants, tirent hardiment sur deux longues cordes. Au son d'instruments folkloriques, ils déplacent à la force des bras un mikoshi (sanctuaire portatif), sorte de char ouvragé surplombé par la statue d'une divinité. Des supporters rythment leur effort à coups de sifflet répétés ou en criant des encouragements dans un mégaphone. Au sommet du char, un groupe d'hommes dansent et agitent lanternes et éventails en criant aussi. Je ne comprends pas un mot de ce qu'ils disent, mais c'est sacrément entraînant! Leur joie est communicative, et on se laisse vite gagner par l'ambiance festive du défilé! J'ai l'impression que quelque chose de fondamental et de tribal s'exprime ici, qui est habituellement réfréné dans la société japonaise. J'identifie ici aussi l'inspiration de certaines scènes des films d'animation de Hayao Miyazaki: ces scènes de foules se déversant en criant allègrement (dans Sherlock Holmes, Laputa, ou encore Porco Rosso par exemple), c'est tout à fait l'énergie déployée dans les matsuris!

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Une dizaine de chars différents défileront ainsi, selon le même processus (les petites filles, les tireurs de cordes et leurs supporters, puis le char). Tête nue sous le soleil, frisant la déshydratation, je descend la rue Omotesando dans le sens inverse de la parade, à la recherche d'un distributeur de boissons. A Tokyo, il y en a partout. Ici, j'ai du mal à en trouver. Les petits commerces sont privilégiés, et on ne s'en plaindra pas. Fait rare, les fils électriques ne sont pas apparents et n'obstruent pas le ciel dans les enchevêtrements brouillons que l'on peut voir à Tokyo ou dans d'autres villes du Japon (ceci dit, ça a son attrait aussi). Les bâtiments en bois sont nombreux, donnant un cachet très pittoresque et un charme certain à la ville. Aux étages, les habitants tendent des billets de banque et des enveloppes contenant des offrandes au bout de longues perches, à l'intention des hommes en haut des chars. Ceux-ci attrapent les dons au passage, et distribuent parfois en retour de jolis petits éventails blancs.

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Je m'arrête un instant à l'Office du Tourisme de Narita pour prendre un plan de la ville et autres documentations. Certains ont préféré s'asseoir ici plutôt que dans la rue pour regarder le défilé sur un écran géant, dans la fraîcheur d'une pièce climatisée. La procession touche à sa fin lorsque j'en sors. Je continue à descendre la rue jusqu'à arriver à un temple en bordure du parc Naritasan. En contrebas s'étendent une quantité de stands de kermesse tous plus animés les uns que les autres. Après l'effort, le réconfort: ceux qui ont tiré les mikoshis à bout de bras prennent un repas amplement mérité: nouilles sautées; brochettes de viande, de poisson ou de légumes; boulettes de poulpes, il y a tout ce qu'il faut pour se régaler! biggrin

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Avant de se recueillir devant l'enceinte du temple, les gens se lavent les mains en puisant de l'eau à un bassin prévu à cet effet. Je monte les marches qui mènent à l'esplanade du temple Naritasan Shinshoji. Il y a beaucoup de monde ici aussi, mais je ne reste pas. Je commence à fatiguer, et il y a une bonne heure de train pour le retour. Je rebrousse donc chemin, tranquillement. J'aimerais bien goûter à une brochette de poulet ou deux, mais la viande est visiblement restée au soleil pendant des heures dans des sacs plastiques, donc c'est un peu douteux question hygiène!! beurk

manga12_hehePour la viande, je suis raisonnable, mais dès qu'il s'agit de fruits de mer je perds tout bon sens! roi Je ne résiste finalement pas à une bonne brochette de seiche grillée - précédée d'une sorte de crêpe fourrée à la crème qui me tendait ses petits bras (et oui, j'aime bien manger le sucré avant le salé...)! J'emporte ma brochette de seiche pour la savourer lentement, adossée à un poteau dans l'une des courbures de la rue Omotesando, en regardant passer la foule. Décidément, je ne me lasse pas du spectacle: comme les tenues traditionnelles japonaises sont jolies!

Je me sens bien. Ca fait vraiment très longtemps que je ne m'étais pas posée comme ça, sans but précis, juste pour le plaisir. J'espère bien prendre mon temps et vivre d'autres moments semblables pendant ce séjour...

Avant de quitter la ville, je vais réserver une chambre au ryokan Ohgiya, pour la nuit qui précèdera notre départ pour la France. Comme notre avion décolle le matin et que nous n'aurions pas le temps de faire le check-out avec Sakura House le jour-même, nous sommes obligés de rendre les clefs la veille et donc prendre une chambre d'hôtel pour le dernier soir. Autant nous rapprocher de l'aéroport, et terminer par un établissement traditionnel avec tatamis dans la chambre et bain public! love Le personnel d'accueil est charmant, ça promet de finir le séjour en beauté. Mais nous n'en sommes pas encore là - heureusement! C'est que je n'ai pas du tout envie de rentrer, mais alors pas du tout!! hapface01

Pour voir plus de photos, cliquez sur l'album-photo Narita Gion Matsuri dans la colonne de droite! smile

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