Fushimi Inari

Nous retournons à la gare de Tokyo pour retirer de la documention à l'Office du Tourisme. C'est juste une impression, ou bien les hôtesses y sont moins aimables et serviables qu'à Tokyo? Pas grave... Nous nous installons à une table le temps que j'établisse un petit programme pour notre séjour à Kyoto. J'adore faire ce genre de choses d'habitude, mais là, j'attrape un mal de crâne à force de me triturer les méninges. Il semble y avoir tellement de choses à ne pas rater, et nous avons si peu de temps! Que choisir? Finalement, je décide de faire une sélection draconnienne, pour visiter peu de sites mais le faire bien. Nous commencerons par le site de Fushimi Inari, en dehors de la ville: le sanctuaire shinto par excellence, l'un des plus populaires du pays. Le shinto ou shintoïsme est la religion indigène du Japon, j'aurai l'occasion de vous en reparler...

Pour ne pas perdre trop de temps, nous achetons notre déjeuner à emporter dans une sorte de boulangerie-pâtisserie aux rayonnages fort appétissants, mais dont nous ne savons pas très bien si certains pains sont sucrés ou salés. Nos pass JR nous permettent d'emprunter gratuitement la ligne JR en direction de Nara. En dix minutes à peine, nous arrivons à destination, station Inari. A la sortie de la gare, nous sommes tout de suite mis dans l'ambiance: un immense torii (portique shinto) rouge indique l'entrée du sanctuaire.

Nous nous asseyons sur un muret et déballons notre pique-nique. Pendant que nous mangeons, un jardinier charge sa camionnette sur le trottoir d'en face. Soudain, il vient vers nous et nous met d'autorité dans les mains deux gros pamplemousses de son jardin. Nous avons à peine le temps de bredouiller merci en japonais qu'il repart aussi sec, sans avoir prononcé un mot! La rencontre est brève, toute simple, mais géniale, généreuse et humaine. On adore!

Dans la foulée, mon mal de tête s'est envolé. Nous commençons la visite du site, qui est en fait composé de cinq sanctuaires shinto répartis sur le Mont Inari. Le sentier passe sous un millier de torii au milieu de la forêt, autant de dons des fidèles. La succession des portiques rouges est magnifique, impressionnante. Il y a peu de visiteurs en ce jour de semaine: deux jeunes femmes habillées en yukata, un vieux couple, une touriste, un petit groupe de collégiens et leur professeur... Dans un coin, un bonze repeint silencieusement les lettres noires gravées sur le pilier d'un portique. Là, des jardiniers balayent le sol de la forêt, concentrés sur leur tâche.

Le sentier est ponctué d'échoppes de souvenirs, de buvettes miteuses et de salons de thé raffinés, tous empreints de charme, dans leur genre. Ici, l'Occident est loin, on se sent pleinement en Asie. Il fait très chaud et très lourd. Je suis en sur-régime, j'ai la peau brûlante et mon mal de tête me relance ponctuellement, sans parler des moustiques qui se joignent à la fête. Quel soulagement de trouver des boissons fraîches en haut de la montée! En prenant ma petite bouteille de Volvic, je m'amuse à imaginer le chemin qu'elle a parcouru pour venir de l'Auvergne jusqu'ici.

L'une des singularités de Fushimi Inari est la présence d'un grand nombre de statuettes de pierre représentants des renards (kitsune). Considéré comme un animal magique doué pour les métamorphoses -à l'instar du tanuki (voir Pompoko, le film d'Isao Takahata)- le renard est associé à la divinité des céréales, Inari. C'est une figure très populaire du floklore japonais, que l'on retrouve dans beaucoup de contes et de mangas. Oui, je sais, je parle souvent de mangas, mais c'est pour faire honneur à ma meilleure source d'informations sur la culture japonaise! ^^

A la fin de notre visite, nous achetons des amulettes porte-bonheur (vu à la télé! dans Cynthia ou le rythme de la vie notamment ^^). Il y a des amulettes pour diverses situations de la vie quotidienne: pour protéger le porteur dans les transports courants ou lors de voyages, pour favoriser la réussite des examens, pour qu'une naissance se déroule dans les meilleures conditions, pour repousser le mal, pour porter chance, pour la bonne santé etc... Elles font de très jolis souvenirs d'une bien belle excursion, définitivement l'un de mes moments forts du séjour!

Pour voir plus de photos, cliquez sur  l'album-photo Fushimi Inari dans la colonne de droite.

Comments

[La Rouquine]

Lorsque j'ai visité le Japon en mai dernier, nous étions accompagnés d'une amie japonaise.
Elle nous a dit que les renards étaient aussi là pour effrayer les pillards.

Nous étions aussi intrigués par les "bavoirs" rouges. Apparemment ils sont mis par des femmes aillant perdu un enfant en bas âge ou en couche.

[crôa crôa]

oui moman ^^'

[Retlaw]

Bon, d'accord maman. ;)

[Plume bleue]

Hé ho, les enfants! C'est fini de vous chamailler, oui? ^__^;

[Retlaw]

[HS]

Je n'avais pas vu ce commentaire...

Tu sais ce qu'il te dit celui qui tous les matins...? : Profite bien de l'Egypte :p

;)

[/HS]