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Un été à Tokyo
25 juillet 2007

Kagurazaka Matsuri et tambours japonais

Kagurazaka_by_nightVous ai-je déjà parlé en détails de la rue Kagurazaka, la Petite France de Tokyo bordée de lampions rouges, avec ses artisans, ses petits commerçants souriants, ses temples, ses cafés, ses boulangeries, ses maisons de thé où officient encore des geisha, tout cela à dix minutes en métro des gratte-ciels de Shinjuku? Nous n'aurions pas pu mieux tomber dans le catalogue d'appartements de Sakura House! La rue est piétonnière le dimanche. Tous les soirs, de la musique traditionnelle est diffusée par haut-parleurs, donnant l'impression qu'une fête se tient dans les environs, contribuant à la douceur de vivre et plongeant le promeneur dans une humeur pensive et nostalgique. Pour un peu, on se croirait dans un parc à thèmes! wink

Aujourd'hui commence le matsuri annuel de danse folklorique Awa odori de la rue Kagurazaka. Les danses auront lieu après-demain, mais les festivités s'ouvrent ce soir autour du temple bouddhiste Zenkoku-ji. De nombreuses Japonais ont revêtu un yukata pour l'occasion, qui donne aux femmes une silhouette gracieuse et aux hommes une allure décontractée. Je ne me lasse pas d'admirer le charme des coutumes japonaises qui ont réussi à survivre au 21ème siècle. Pourvu que ça dure!

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Les stands de nourriture sont pris d'assaut par la foule serrée sur les trottoirs: brochettes, saucisses, nouilles sautées, glace pilée... Nous achetons des barquettes de yakisoba et consommons notre repas comme tout le monde, dans l'enceinte du temple. C'est la fête!

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A gauche de l'entrée du temple, une scène surélevée a été aménagée. Un jeune homme prend le micro. Nous ne comprenons pas ce qu'il dit, mais visiblement un spectacle va commencer. Nous nous rapprochons pour mieux voir. C'est un concert de tambours japonais (taiko)!

Kagurazaka_Matsuri_022"One, two... one, two, three, four!" Dès les trois musiciens se mettent à frapper leurs instruments, nos tripes vibrent, la musique nous interpelle au plus profond de notre corps. On est à la fois dans l'explosion sauvage, l'expulsion par le cri que lancent parfois les musiciens dans leur fougue, et dans la maîtrise par le rythme et la coordination des tambours et des cymbales. Les trois musiciens sont souriants, haletants, ils semblent heureux de jouer et se donnent entièrement. Parfois, l'un d'eux se renverse en arrière, se plie presque à genoux tout en continuant de frapper avec intensité. La foule applaudit son solo, siffle de plaisir, crie "Encore!" en français tout en battant des mains. Au fur et à mesure, les trois jeunes hommes se dévêtissent, montrant leur dos et leurs muscles en sueur. C'est éminemment ethnique et festif. Deux choses m'étonnent: le contraste entre cette explosion d'énergie et l'attitude habituellement réservée et calme des Japonais; et qu'ils se soient approprié certains codes occidentaux jusque dans leurs concerts d'instruments traditionnels. On se croirait presque devant un groupe de rock! top

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Après le concert, nous nous baladons dans les rues adjacentes, découvrant les façades élégantes, mystérieuses et opaques des maisons de thé du quartier. Un monde qui nous est fermé, à nous simples touristes occidentaux. Que les Japonais préservent jalousement certains pans de leur culture est frustrant pour les étrangers, mais peut-être est-ce la condition de leur survivance?

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