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Un été à Tokyo
29 juin 2007

Premier pas...

Nous consacrons les premiers jours à mettre en place le nécessaire pour un séjour de trois mois (enfin... 90 jours rolleyes).

En premier lieu, nous déclarons notre présence à l'Ambassade de France, par simple email avec nos dates, lieu de séjour et numéros de passeports. Le Japon étant un pays naturellement exposé aux catastrophes naturelles, il faut bien, en cas de problème, être recensé par l'ambassade afin qu'elle puisse prévenir les familles de ses ressortissants. Comme il est étrange d'utiliser pour soi ce mot tellement entendu aux infos... D'ailleurs, l'agence Sakura House a eu la même démarche lors de notre inscription, insistant pour avoir les coordonnées de nos proches dans leurs dossiers.

Second point: localiser les distributeurs de billets compatibles avec les cartes bleues internationales. C'est chose rare ici! Les DAB sont nombreux, mais souvent n'acceptent que les cartes de crédit japonaises. Avoir du liquide est essentiel dans ce pays qui n'utilise quasiment que ce moyen de paiement (nous payons même notre loyer en cash).

Troisième point: nous déplacer. Il nous faut un peu de temps pour comprendre le métro tokyoïte, en particulier son système tarifaire. Plusieurs compagnies se partagent le réseau, chacune gérant plusieurs lignes, les billets vendus par les uns n'étant pas valables sur les lignes des autres. Le tarif varie selon la distance. Heureusement pour nous qui ne lisons ni ne comprenons le japonais, un panneau affiche le nom des stations en caractères romains, avec le tarif correspondant. De plus, une traduction en anglais est disponible sur certains distributeurs de tickets. Une fois nos tickets en main, nous nous sentons les rois du monde! Si on a pu se débrouiller à Moscou et à Tokyo, on pourra vraiment se débrouiller dans toutes les villes du monde! cheers

Quatrième point: trouver des adaptateurs électriques pour nos ordinateurs portables, indispensables outils de travail, les fiches n'étant pas les mêmes au Japon et en France. Pour cela: direction Akihabara, le quartier spécialisé dans l'électronique (et les mangas, pour ne rien gâcher). Je m'attendais à un quartier de boutiques high-tech, mais, passées les façades de néons, ça tiendrait plutôt du bazar. Ici, on n'est pas dans le Japon raffiné et dépouillé, mais dans un pêle-mêle de marchandises qu'on associerait plus aux magasins chinois.

019Akihabara   017Akihabara

Pour l'équipement de l'appartement, nous nous fournissons au 100 yens shop du coin. C'est un type de magasins où tous les articles sont à environ 100 yens. A la caisse, le vendeur n'a qu'à compter le nombre d'articles et à faire la multiplication. On y trouve un nombre de produits étonnant pour ce prix (100 yens = 0,60 euros): depuis les produits ménagers à la papeterie, en passant par l'alimentation, la décoration, la vaisselle ou les produits de beauté. Un des exemples, et ce n'est pas le seul, qui dément la réputation selon laquelle le Japon est un pays où la vie est chère! La proximité de la Chine et de ses marchandises bon marché n'y est sans doute pas étrangère.

Très vite, nous nous heurtons à la barrière de la langue. Nous ne parlons pas japonais, tandis que très peu de Japonais parlent ou veulent se risquer à parler anglais (par peur de perdre la face, paraît-il). Le dictionnaire que nous avons emporté se révèlera d'une utilité très limitée (c'est pourtant le chaleureusement recommandé DIKO des Editions Kotoba). Le meilleur moyen de dialoguer avec nos interlocuteurs sera... l'italien (le langage des mains, quoi!). Le dessin aidera aussi. wink

Les Japonais sont les commerçants les plus attentionnés du monde. Ici, "le client est roi" est plus qu'un principe, c'est une réalité! Dans la moindre superette de quartier, le caissier vous accueille avec une courbette et la formule de politesse consacrée: "Irasshaimasé!" ("Entrez! Bienvenue!"). Les commerçants en général sont entièrement à votre service, faisant tout leur possible pour vous satisfaire, et cela avec le sourire. Ca change des mines renfrognées ou hautaines, et de la mauvaise humeur de certains commerçants français lol! J'ai parcouru ainsi une allée du grand magasin Seibu d'Ikebukuro: les vendeuses se sont inclinées au fur et à mesure de mon passage le long des stands de cosmétique. Ca faisait tout drôle, j'avais l'impression d'être une impératrice! jap jap jap jap jap jap jap jap

En revanche, force est de constater que le client japonais, à l'inverse, ne fait aucun effort pour plaire à celui qui le sert. Ben oui, un roi ne s'abaisse pas à parler au peuple! rolleyes  Nous sommes surpris par ce qui nous paraît de la muflerie complète de la part des Japonais, à partir du moment où ils passent de l'autre côté de la barrière. C'est à peine si les clients regardent les caissiers, et je ne les ai quasiment jamais vu dire bonjour, et encore moins merci et au revoir. C'est assez étonnant! Comme si ce n'était pas un rapport d'individu à individu, mais de position sociale à position sociale. Nous essayons de regarder cette situation sans a priori, sans la juger à travers le prisme de notre propre culture, mais du coup, l'amabilité des commerçants nous paraît toute mécanique, et non plus un échange entre êtres humains. Cette impression, heureusement, sera démentie par les visages éclairés par la joie des caissières à qui on aura dit merci, et qui auront été toutes contentes qu'on ait remarqué leur présence, pour une fois! Quelle différence appréciable entre un sourire professionnel et un sourire spontané!  wink

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Commentaires
A
j'ai tout lu d'un coup aujourd'hui le 23/7, j'atteris juste d'occupations diverses et variées. Quel plaisir de lire la belle plume de chantal, et puis je mets un commentaire sur celui là qui, bien que très instructif, n'en porte encore aucun… scandale ! profitez bien et soyez bien inspirés. j'espère que ma progéniture ne sera pas trop surbooké et vous fera signe, ce serait chouette à l'autre bout du monde… c'est souvent comme ça : on ne se voit pas sur le trottoir d'en face, mais on se trouve à l'autre bout du monde… bises à vous 2 anna
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