Typhon et matsuri

Malgré la fatigue d'une journée quasiment dédiée au voyage depuis le Mont Koya, l'envie de rentabiliser au maximum nos JR Pass me travaille. J'ai consulté le Lonely Planet à la recherche d'une excursion que nous pourrions faire demain, pour le dernier jour de leur validité. Et si on allait voir la mer? La montagne? Ou bien le Mont Fuji? Et pourquoi ne pas aller carrément sur la côte ouest du Japon, du côté de Niigata...? A la gare de Tokyo, nous faisons la queue à un guichet, pour nous rendre compte qu'il ne vend que des billets pour le jour-même. La barbe! Tant pis, nous rentrons à l'appartement. Si nous en avons le courage, peut-être tenterons-nous d'obtenir des billets demain.

Au bout du voyage, quelle satisfaction de rentrer au foyer! Ca fait du bien de retrouver son chez-soi. Dehors, la pluie tombe dru. Je suis harassée, je me sens poisseuse. Mais un coup d'oeil à mon agenda me redonne la bougeotte: aujourd'hui, il y a un matsuri non loin d'ici, au sanctuaire shinto de Yasukuni. Je regarde ma montre: il est 19 heures. Le temps que j'y arrive, le matsuri sera sûrement terminé, mais je veux tenter le coup. Contrairement à Pierre ce soir, j'ai encore faim de visites, faim de découvertes, faim d'images et de Japon.

Je pars légère, sans bagage ni appareil photo, dans la nuit et sous la pluie. J'ai encore du mal à évaluer les distances sur mon plan de Tokyo. Je cherche longtemps mon chemin avant de tomber enfin sur Yasukuni Jinja, juste au moment où j'avais renoncé à le trouver et où je m'apprêtais à rebrousser chemin! La fête est en effet terminée. Prêtres et policiers font sortir le public du sanctuaire. J'ai néanmoins le temps de voir les grappes de lanternes allumées par milliers, caractéristiques du matsuri de Yasukuni Jinja: c'est superbe! Malgré la météo, les animations et les spectacles ont quand même dû avoir lieu, car je remarque des estrades couvertes, maintenant désertes.

Le long de l'allée qui sépare l'enceinte du sanctuaire de son immense torii, les forains ont disposé leurs stands de nourriture et de jeux. Tous les classiques sont présents, du jeu des poissons rouges aux vendeurs de boulettes de poulpe. La majorité est en train de fermer boutique, mais certains d'entre eux restent ouverts pour les quelques badauds qui se sont attardés. Je m'arrête au dernier stand: c'est un marchand de gâteaux à l'effigie de personnages pour les enfants: Hello Kitty, Anpanman ou encore Doraemon. Ses grands moules lui permettent de cuire des dizaines de gâteaux à la fois et à la demande. Humeur régressive... Je lui achète un sac de gâteaux Doraemon, toute contente d'emporter un petit morceau de la fête. Miam, mais c'est qu'ils sont plutôt bons, en plus!

Je n'ai pas envie de voir la journée se terminer... Pas pressée de rentrer, je prends le chemin des écoliers, m'arrêtant pour bouquiner dans une librairie et pour faire quelques courses. A l'appartement, Pierre est en train de consulter le site web du Monde. Il m'apprend les dernières nouvelles: un typhon meurtrier est en train de sévir sur le sud du Japon, à Okinawa et Kogashima, et est en train de remonter vers Tokyo. Il n'est plus question d'excursion: demain, le typhon sera sur la capitale. Nous sommes bons pour rester calfeutrés à la maison! Les conditions météo perturbent la circulation: vols et trains sont annulés au fur et à mesure de l'avancement du typhon. Si nous étions restés à Osaka ce soir, nous y aurions été bloqués! Je pense à notre famille russe, sans doute coincée à Nara à présent. Nous avons bien fait de rentrer à Tokyo dès aujourd'hui!

N.B.: Les photos de cet article ont été prises lors d'autres matsuris d'été, après le feu d'artifice de la rivière Edogawa et après celui du stade Jingu Gaien.

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[Plume bleue]

Pour les DCPistes: j'ai terminé tranquillement la soirée connectée à DCP. Ce soir-là, Titash organisait le meeting Ohuno, un très bon souvenir. ^^