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Un été à Tokyo
15 juillet 2007

Un dimanche tranquille à Kagurazaka

De notre balcon, ce matin, je ne vois qu'une pluie morne tomber. Quelques bourrasques balayent bien la ville l'après-midi, mais rien de méchant. Le typhon a dévié vers l'est sur l'océan, et ne touchera finalement pas Tokyo. Je devrais être soulagée, mais en réalité je suis presque frustrée du spectacle. J'imaginais déjà, avec une sorte de curiosité morbide, l'apocalypse frapper la capitale... Luxe de l'enfant qui n'a rien à craindre des éléments, à l'abri derrière sa fenêtre. Dans le sud du pays, l'ouragan a fait des dégâts: trois morts, une soixantaine de blessés et des milliers de personnes privées d'électricité. Des chiffres qui me ramènent à la réalité. Ces gens-là l'ont senti passer!

Ce soir, l'air est limpide comme il ne l'a jamais été depuis le début de notre séjour, comme si le typhon avait nettoyé le ciel sur son passage. Dieu que la lumière est belle après la tempête! Au loin, les nuages tourmentés s'ouvrent pour dévoiler un magnifique coucher de soleil. En regardant les buildings se teinter de rouge et d'or, je me rends compte que la grisaille nous avait privés jusqu'ici de ce spectacle. Je n'ai pas encore vu une seule étoile, à cause de la couverture nuageuse quasi permanente. Ca me manque...

Après plus de deux semaines au Japon, il est grand temps de commencer mon blog, mais je peine à m'y mettre. Je prends des notes tous les jours, les textes sont là, mais je fais un blocage sur le graphisme. Cette plaie... J'ai beau avoir été formée dans ce domaine, je l'ai vraiment laissé de côté depuis que j'ai décidé de me consacrer à l'écriture. Moins j'y touche et mieux je me porte! Au bout d'une bonne journée de procrastination, vaguement honteuse, je me décide à faire part de mes difficultés à Pierre. Il me propose alors son aide: ça lui fera une récréation par rapport à ses pages de bande dessinée, et moi ça m'enlève une sacrée épine du pied! Quel soulagement! cheers

Après avoir dîné au Wendy's de la rue Kagurazaka, nous flânons dans le quartier. Il y a une ambiance particulière la nuit, à Tokyo. Sans parler des combini ouverts 24/24h, de multiples commerces ne ferment que tard dans la soirée. Premier arrêt à Book Off, une chaîne de magasins vendant des livres, des CD et des DVD d'occasion. Il y a en a un à Paris, dans le quartier de l'Opéra, avec un grand rayon manga. Une véritable caverne d'Ali Baba pour ceux que les articles d'occasion ne dérangent pas (moi, je préfère le neuf, j'aime bien corner moi-même les livres biggrin). Le prix des ouvrages défie toute concurrence, et pourtant de nombreux Japonais restent lire sans payer, debout dans les allées. Comment Book Off fait-il ses affaires? Mystère...

Tandis que Pierre va jouer au catch dans une salle d'arcades, je tente ma chance aux machines à sous. A vrai dire, je me méfie de leur caractère addictif. Malgré plusieurs séjours à Deauville et à Las Vegas, c'est la première fois de ma vie que j'accepte d'y toucher. Peut-être parce que l'ambiance ici parle plus à la Japonaise qui est en moi lol. Pas de cerbère à l'entrée ni de serveuse fatiguée, mais des bandits manchots aux motifs ludiques typiquement nippons: animaux kawai et personnages de dessins animés. C'est l'occasion ou jamais de tester! J'introduis un billet de 1000 yens dans une machine pour obtenir une pluie de jetons. Le jeu consiste à obtenir des alignements précis de trois motifs, dont on arrête la course en appuyant sur un bouton. Je ne dois pas me débrouiller si mal que ça, puisque je finis par récupérer ma mise de départ au bout d'une demi-heure. Malheureusement, impossible de me faire rembourser! Les autorités japonaises interdisant officiellement les jeux d'argent, on ne peut qu'échanger ses points contre des articles de la boutique, qui ne m'intéressent absolument pas. De dépit, je rejoue mes jetons jusqu'au dernier et jure qu'on ne m'y reprendra jamais...

J'écume encore deux librairies avant de rentrer. Cette nuit-là, Pierre dessine mon avatar et la bannière de mon blog sur le thème des matsuris de l'été. Nous cherchons l'idéogramme signifiant "plume" dans mon dictionnaire franco-japonais. Pour une fois que nous nous en servons! Car finalement, on peut très bien se débrouiller au Japon sans parler la langue. ^^

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