Tremblement de terre à Niigata
Au petit déjeuner, lorsque je me connecte à l'internet, je reçois un court message de Titash qui espère que je n'ai pas été trop secouée par le séisme au Japon. Le séisme? Quel séisme? Je consulte les actualités en ligne. En effet, ce matin, un tremblement de terre de magnitude 6,8 a secoué la ville de Niigata, faisant une dizaine de morts, un millier de blessés et de nombreux dommages dans les infrastructures. Les plus inquiétants, si la décence permet une échelle de valeur, concernent l'énorme centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, la plus puissante au monde, située à seulement 9 km de l'épicentre. Les secousses y ont provoqué une déformation des sols, un incendie et des fuites radioactives qui se sont déversées dans la mer. La centrale a cessé immédiatement son activité, alors que nous approchons du pic estival de consommation d'électrique. Nous allumons la télévision. Les images du bilan sont impressionnantes et passent en boucle sur toutes les chaînes: routes effondrées, terrains affaissés, maisons écroulées... Nous sommes plutôt étonnés du peu de pertes humaines au vu de l'ampleur des dégâts matériels.
Dire que j'avais envisagé d'aller à Niigata hier... Tokyo se trouvant à 200 km de là, nous n'avons absolument rien ressenti. Ce que c'est que le destin! Etre au bon endroit au bon moment... ou bien aux mauvais. Autant le typhon ne m'inquiétait pas vraiment - sa trajectoire peut être suivie par satellite, et les murs arrêtent le vent - autant la perspective d'un tremblement de terre me glace le sang. Comment échapper à cette menace imprévisible? Que faire quand on n'a que quelques secondes pour réagir? Où aller, quand le sol peut s'ouvrir devant soi ou que sa maison peut s'écrouler au lieu de nous protéger? Pour l'instant, entre le typhon et le séisme, nous sommes passés entre les gouttes. Pourvu que ça dure! Inch'Allah, "si Dieu le veut", comme disent les Musulmans!