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Un été à Tokyo
19 juillet 2007

Jogging jusqu'au Budokan

Au Japon, il n'y a pas de changement d'heure en été et en hiver. Est-ce pour cela que le soleil se lève si tôt? Il n'est pas rare que nous soyons gênés par la lumière du jour dès 4h30. Dommage quand on s'est couché à trois heures du matin comme c'est souvent mon cas, ou bien quand on souffre d'insomnie comme c'est le cas de Pierre depuis que nous sommes ici. Lorsque par malheur j'oublie de fermer les rideaux, je me réveille vers cinq heures avec le soleil qui tape sur mon crâne et la très désagréable impression d'être en train de cuire au four. Quand ils sont fermés, les rideaux teintent notre intérieur de leur couleur rouge au petit matin - très spécial comme ambiance! beurk

Aujourd'hui cependant, c'est au-delà de dix heures que j'émerge du sommeil, à coups de cauchemars gluants. Ceux-là laissent toujours chez moi une impression tenace, comme une brume qui entoure mon cerveau et altère mon humeur pour la journée. Pierre constate ma mine enterrée. Lui qui entretient sa forme m'encourage à faire un peu plus d'exercice. "Tu as besoin de réinvestir ton corps", me dit-il. Il a raison: j'ai un mode de vie très sédentaire et on ne peut pas dire que je sois très assidûe au sport!

Ok. Peut-être arriverai-je à semer la brume, si je cours assez vite... Je me change, et j'essaye pour la première fois mes joggers Asics, achetés juste avant le voyage. Waah, de bonnes chaussures neuves, ça change la vie! Finis mes vieux joggers pourris! Avec ceux-ci, j'ai l'impression d'avoir des ressorts aux pieds: je ne cours plus, je bondis, je vole! Un vrai plaisir! cheers

Je longe la rue Kagurazaka et ses petits commerces qui me donnent envie de m'arrêter à chaque vitrine. Je dépasse le sanctuaire Bishamonten puis le pont à la station Iidabashi. A partir de là, les commerces se font plus rares. Je parviens devant l'immense torii de béton du sanctuaire Yasukuni, puis je traverse la rue via un pont aérien pour arriver au parc public Kitanomaru-koen, où Pierre va habituellement courir. C'est là que se dresse le Budokan, mythique salle de concerts et d'arts martiaux. Ce soir, c'est une certaine Seiko Matsuda qui s'y produit. Un salaryman s'arrête devant les camions à l'effigie de la chanteuse pour les prendre en photo.

Nous sommes dans un quartier d'expatriés, l'Institut franco-japonais et le British Council n'étant pas loin. Surprenant ici et là des bribes de conversation en français, j'en oublierais presque que je suis au Japon, si je ne croisais pas aussi des écoliers, des collégiens et des lycéens japonais en uniformes. Leurs costumes paraissent désuets, presque anachroniques. Je suis étonnée par certaines jupes qui me paraissent bien courtes. Les plus jeunes filles portent des jupes longues, et les plus âgées quasiment des mini-jupes. Un doute me prend: garderaient-elles la même jupe pendant toute leur scolarité? Ca paraît idiot, mais c'est la seule explication que je parviens à trouver. Certaines lycéennes attirent irrésistiblement le regard par leur apparence sexy. On comprend vite pourquoi elles font l'objet de fantasmes auprès des hommes! Je ne peux m'empêcher d'être troublée, voire choquée. Pour vous dévoiler le fond de ma pensée, j'en suis à me demander si l'Etat, à travers l'uniforme féminin, n'institutionnalise pas une certaine tendance à la pédophilie. suspect

Même si le manque d'exercice et la chaleur font que je m'essoufle vite, le jogging m'a fait le plus grand bien. Il m'a changé les idées, et c'est une autre façon de visiter le quartier. Sur le chemin du retour, je m'arrête pour nettoyer mes lunettes devant l'opticien du pont d'Iidabashi. En effet, il met à disposition des passants des bacs de nettoyage aux ultrasons. Ca fait longtemps que mes binocles n'ont pas été aussi propres, ce qui me fait voir la ville avec de nouvelles couleurs, plus vives! cool

Iidabashi_006

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